Faut-il faire valider obligatoirement son Règlement Intérieur dans son entreprise ?
🔎 Dans un premier temps, le Règlement Intérieur établi par l'employeur est soumis, pour avis, au Comité Social et Économique (CSE), l'instance de représentation du personnel.
Le projet ainsi établi doit impérativement être déposé au greffe du Conseil de prud'hommes du ressort de l'établissement. En cas de litige éventuel, la preuve de son dépôt sera nécessaire.
Le projet de règlement ainsi que l'avis du CSE sont obligatoirement transmis à l'Inspection du travail qui effectue un contrôle de conformité sur tout ou partie des dispositions. Cette dernière dispose d'un délai de deux mois, à compter de la réception de la demande, pour statuer et lui donner, si l'avis est favorable, une valeur juridique.
❌ À tout moment, l'Inspecteur du travail peut demander le retrait ou une modification, s'il estime que certaines dispositions sont contraires aux prescriptions du Code du travail. Il doit toutefois motiver sa décision avant de la notifier à l'employeur et la transmettre au CSE, pour information.
Le Règlement Intérieur en entreprise entre en vigueur au moins un mois après la dernière formalité de dépôt, même si l'Inspecteur du travail n'a pas encore rendu son avis. Il est alors porté à la connaissance de l'ensemble du personnel et des intervenants extérieurs. Pour ce faire, il est affiché dans les locaux et éventuellement mis en ligne sur le site intranet.
⚠️ Attention, comme confirmé par un arrêt de la Cour de cassation, Chambre sociale, du 9 mai 2012, il est indispensable de respecter toutes ces formalités et de conserver les preuves de dépôt pour que le Règlement Intérieur soit valide. Ces dernières pourraient vous être demandées en cas de litige ou de contestation d'un salarié. Si le document n'était pas entériné, vous ne pourriez pas, en tant que dirigeant d'entreprise, prendre une quelconque sanction si cela s'avérait nécessaire.
Pour résumer, le règlement doit être validé par la DIRECCTE et adressé par courrier RAR au greffe du Conseil de prud’hommes dont vous dépendez.
Je n’ai pas encore mis en place de Règlement Intérieur dans mon entreprise, quelles sont les sanctions encourues ?
💰 En tant que dirigeant d'un établissement de plus de 50 salariés, si vous ne respectez pas votre obligation d'établir un Règlement Intérieur, vous encourrez une amende de 750 euros, contravention de 4e classe, comme stipulé dans l'article R 1323-1 du Code du travail.
Puis, si les procédures et formalités d'établissement ne sont pas parfaitement respectées, le Règlement Intérieur n'aura alors aucune valeur juridique.
💡 Par ailleurs, toute sanction que vous pourriez être amené à prendre à l'encontre d'un salarié, comme un avertissement, un blâme, une mise à pied ou encore une rétrogradation, serait considérée comme nulle, si vous n'avez pas de règlement qui le prévoit. De la même façon, un licenciement disciplinaire pour faute grave pourrait être contesté par le salarié. Celui-ci prouvera facilement qu’il n’était pas informé du risque qu’il encourait en commettant cette faute.
Si, a contrario, l’entreprise dispose d’un Règlement Intérieur approuvé et validé par la DIRECCTE, il sera très difficile de contester un licenciement disciplinaire devant le Conseil de prud’hommes ou devant la Cour d’appel, chambre sociale.
Au-delà d'être obligatoire dans les sociétés d'au moins 50 employés, le Règlement Intérieur est indispensable au bon fonctionnement de votre entreprise. En effet, il fixe des dispositions précises quant à l'hygiène, la sécurité, la santé et la discipline, applicables par tous.
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